
Génos est un petit village situé
au cœur du bassin de l'Arrieu (rivière), singularité géographique constituée
d'un cirque étroitement ouvert seulement au nord, au défilé des Sept Molles et
au sud au col du Bouchet.
Le village doit son nom à Genius, famille
gallo-romaine qui s'y était établie (Genossu signifiant le lieu de Genus).
Son environnement de calcaire fertile fut défriché dès le haut Moyen-Âge par
artigues successives et il fut très tôt fortement peuplé de petits cultivateurs
ainsi que de vignerons comme en témoigne le "Bois des Vignes". Le
village les a perdus progressivement à partir de la fin du siècle dernier pour
ne plus compter aujourd'hui que (90) habitants dont (44) résidents permanents
parmi lesquels un fermier et un producteur de miel.
Placé au Moyen-Âge sous la
dépendance du seigneur de Fronsac dont le domaine dit des Frontignes s'étendait
au delà du bassin de Fronsac jusqu'à Luchon, il revendique aujourd'hui son
appartenance à ces mêmes Frontignes, groupement touristique et culturel qui
fédère 9 communes de montagne à l'histoire et au destin semblables.
Bâti au pied du Pic du Gar, Dieu Aquitain ayant donné son nom à la Garonne,
Génos semble avoir été acquis au culte chrétien dès le Ve siècle.
Son église actuelle est
l'extension d'une chapelle romane érigée dès le début du IXe siècle. Celle-ci se
distingue nettement par sa maçonnerie en pierres de taille. Sa voûte,
très basse, dépassait à peine les fresques découvertes lors de sa récente
restauration (1995). L'extension date du XVIIe siècle; elle a consisté en
un rehaussement de la nef, la construction de deux travées, le déplacement de la
porte et sa rectification en gothique. Deux aménagements majeurs ont été
réalisés au XIVe siècle lors des grandes épidémies de peste qui s'abattirent sur
l'Europe à partir de 1346. Le premier est l'ouverture d'une porte latérale dite
des cagots, aujourd'hui murée mais très visible, qui devait permettre aux
malades d'entendre la messe à l'extérieur de l'église. L'autre est
l'exécution des fresques sur le mur de l'abside montrant d'un côté une
Crucifixion et une Nativité et de l'autre une Adoration des Mages. L'église
fut un peu plus tard dédiée à St Roch (Rocco), pèlerin occitan visitant les
malades. Sa légende fut telle qu'il remplaça peu à peu St Sébastien dans
l'esprit des croyants comme principal protecteur des pestiférés.
Une chapelle hôpital "Notre Dame du Bien" fut à la même époque construite à l'écart
du village sur le petit plateau du Hour. Aujourd'hui en ruines elle était encore l'objet d'un pèlerinage
annuel jusqu'en 1877.
Au début du XIXe siècle sa vierge et sa cloche seront transférées à l'église où la première dorée à l'or
fin est déposé dans une niche. Des peintures à l'huile représentant les quatre
évangélistes et St Paul viendront orner la partie haute des murs de la nef et
l'église s'agrandira d'un collatéral. Celui-ci sera décoré d'une peinture de
Marie-Madeleine priant à genoux ainsi que d'un Sacré-Cœur
soutenu par deux anges.
Au début des années 90, enfin, est entreprise la rénovation de l'église. Elle est confiée à M. Josse peintre
des Beaux Arts. Elle s'achèvera en 1998 et l'inauguration, à la Pentecôte, en
présence de monseigneur Marcus, Archevêque de Toulouse permettra de découvrir la
restauration des peintures du XIXe siècle augmentées d'une légende de St Roch en
quatre tableaux et d'une Cène de composition moderne.
Aujourd'hui cette église restaurée est aussi bien vivante: elle est couramment visitée et une messe y
est célébrée tous les 3èmes vendredis du mois par le prêtre du secteur
paroissial.